Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibility

« Nous sommes peu nombreux, mais nous rêvons grand » : Comment les jésuites du nord de l’Ontario embrassent l’avenir aujourd’hui

Au cœur du paysage serein du nord de l’Ontario, un groupe de jésuites trace un nouveau chemin. Leur voyage, guidé par les principes du discernement, est marqué par une question ouverte : « Quel est l’avenir de la Compagnie de Jésus dans le nord de l’Ontario ? » Il n’y a pas encore de réponse claire, mais comme le dit le Supérieur jésuite John McCarthy, « Nous sommes peut-être peu nombreux, mais nous rêvons grand ». Voici leur histoire en cours, une incarnation vivante de la mission jésuite dans un monde en évolution. Dans cet article, nous plongeons dans leur processus, leurs espoirs et leurs aspirations alors qu’ils naviguent cette période passionnante de changement et de possibilité.

« Nous désirons approfondir nos relations avec la communauté autochtone de nouvelles façons », déclare McCarthy. Sur la photo, la leader catholique-anishinabe Rosella Kinoshameg dirige un rituel de purification lors de la messe pour la fête de Saint Ignace en 2022.

Selon le père Gilles Mongeau, SJ, socius des Jésuites du Canada, leur exemple est un moment fort du parcours de discernement des jésuites du Canada, de l’incarnation des Pèlerins Ensemble, l’identité apostolique des jésuites du pays :

« Il y a tout le processus de discernement communautaire qui se déroule dans le nord de l’Ontario, dans ce qu’on appelle maintenant la communauté du nord des Grands Lacs. Ce discernement a commencé avec la question suivante : devrions-nous devenir un seul corps, une seule communauté pour cette région, avec un seul supérieur ? La réponse : oui. De ce discernement est venue une deuxième question : s’il est vrai que nous sommes un seul corps apostolique pour le nord de l’Ontario, qu’est-ce que cela signifie pour l’apostolat ? Ils ont ainsi entamé une deuxième série de rencontres, faisant une belle utilisation du Service pour le discernement commun de la province. C’est un élément qui me montre que la Province avance dans cette démarche d’écoute de l’Esprit.

Ce n’est vraiment pas une solution institutionnelle, mais une solution qui reconnaît la fragilité et la vulnérabilité, les limites du contexte. Au lieu de demander au provincial de régler les choses, les jésuites se lancent dans un discernement, se mettent à l’écoute de l’Esprit et, au cœur de cette situation concrète, trouvent des solutions à présenter au provincial. Ils sont en train de refonder la présence apostolique de la Compagnie dans cette région du Canada, créant des possibilités intéressantes de collaboration, de réseautage, de conscience de la présence de la Compagnie. »

John McCarthy, jésuite supérieur de la communauté du nord des Grands Lacs, revient sur ce processus de renouveau d’une région au sein d’une nouvelle province jésuite. Le discernement aide sa communauté, car il est en train de permettre de mieux circonscrire la mission dans cette région tout en donnant les outils et l’espoir pour aller de l’avant. Comme dit le jésuite : « Nous sommes peu nombreux, mais nous rêvons grand ».

Quel est le processus du discernement des jésuites du nord de l’Ontario ?

Auparavant, il y avait trois communautés jésuites dans le nord de l’Ontario (une à Thunder Bay, une sur l’île Manitoulin et une à Sudbury) desservant des Autochtones, des anglophones et des francophones.

Grâce à un discernement en commun, nous avons décidé de former une seule communauté, la communauté jésuite au nord des Grands Lacs, comprenant 9 jésuites. Deux questions étaient au cœur du discernement. Quel est l’avenir de la Compagnie de Jésus dans le nord de l’Ontario ? Quels sont les appels que l’Église nous donne pour cette région ?

C’était vraiment un pèlerinage concret pour nous, nous ne savons pas où ce chemin va nous mener. Quel sera notre avenir dans cette région ? Comment incarner notre charisme jésuite dans cette région en suivant les Préférences apostoliques universelles ? Comment marcher avec les Autochtones ?

C’était vraiment un pèlerinage concret pour nous, nous ne savons pas où ce chemin va nous mener.

Nous ne sommes pas seuls dans ce discernement. Concrètement, comme dans Pèlerins ensemble, nous cheminons avec nos partenaires apostoliques : les évêques, les peuples autochtones, les autres compagnons apostoliques de la région. Nous avons aussi eu la chance d’être guidés dans notre discernement par Laurence Loubières, XMCJ, et Peter Bisson, SJ. Leur disponibilité généreuse et leurs conseils ont été déterminants pour le processus de discernement apostolique communautaire.

Comment se déroule le discernement et quels en sont les fruits?

Sur la base d’un document de discernement de plus de 40 pages (le fruit de nos conversations), nous avons organisé deux réunions de conversations spirituelles avec les jésuites. Voici le fruit de notre prière :

Domaines de consensus

Il semble que nous vivions le samedi de Pâques. Quelque chose est en train de mourir. Quelque chose est mort. Nous vivons dans un « entre-deux ». La résurrection n’est pas assurée. Nous sommes peu nombreux, mais nous rêvons grand. Nous souhaitons approfondir nos relations avec la communauté autochtone selon de nouvelles modalités, conformément à l’appel sous-jacent que nous avons discerné précédemment. Limiter la mission à ce que nous pouvons gérer et ne pas nous surmener. Secouer la poussière de nos pieds, rester d’une nouvelle manière. Nous désirons laisser aller certaines choses, afin que de nouvelles possibilités, une nouvelle vie, de nouvelles libertés puissent émerger. Nous cherchons une nouvelle direction pour les paroisses, l’Anishinabe Spiritual Centre et Villa Loyola. Une nouvelle vie émerge en nous, mais les moyens concrets d’aller de l’avant doivent encore être discernés. Une conversation plus ciblée se poursuivra.

Limiter la mission à ce que nous pouvons gérer et ne pas nous surmener. Secouer la poussière de nos pieds, rester d’une nouvelle manière.

Nous sommes appelés à approfondir notre amitié en marchant sur la voie de la réconciliation et de la compréhension mutuelle avec les peuples autochtones, en tant que bâtisseurs de ponts, en tant que personnes désireuses de partager et de célébrer la joie de l’Évangile enracinée dans le Christ incarné, pauvre et humble. Nous sommes appelés au service de l’Église du Nord de l’Ontario ; l’écoute attentive dans la relation permettra à la mission d’émerger sur notre chemin de pèlerinage. Les mains tendues par les communautés autochtone et francophone nous appellent à de nouvelles façons de vivre nos relations et nos engagements de longue date.

Le discernement se poursuit

Outre ce consensus général, nous avons fait émerger quelques suggestions préliminaires concrètes. Nous ne sommes pas parvenus à un consensus sur ces suggestions, mais nous voulions nous assurer que tous les points concrets étaient conservés pour des discussions futures.

Le discernement apostolique se poursuivra au début de l’automne avec une réunion de la communauté jésuite le 11 septembre avec Laurence Loubières, XMCJ, et Peter Bisson, SJ. Les 2 et 3 novembre 2023, nous espérons réunir des partenaires autochtones et des représentants du diocèse de Sault-Sainte-Marie pour une conversation sur l’avenir du Anishinabe Spiritual Centre. Nous aurons également une conversation sur la mission de la Villa Loyola à Sudbury.

Nous espérons présenter des recommandations concrètes au père provincial au début ou au milieu de l’hiver 2024. Du moins, c’est ce que nous espérons !