Let Him easter in us, be a dayspring to the dimness of us, be a crimson-cresseted east. [Qu’Il fasse Pâques en nous, qu’Il soit lumière de nos ténèbres, l’éclat rougeoyant du Levant.]
Chers confrères jésuites, chers partenaires et chers amis de la Compagnie,
Saintes et joyeuses Pâques à vous tous et à vous toutes.
La citation ci-dessus est tirée du Naufrage du Deutschland. Le poème épique de Gerard Manley Hopkins nous touche particulièrement ces jours-ci, au milieu de la crise mondiale que nous connaissons. À Pâques 2020 plus que jamais, nous espérons voir se lever un soleil rayonnant d’espoir à l’horizon de la pandémie qui enveloppe le monde aujourd’hui. Néanmoins, l’espérance profonde que nous apporte la résurrection, c’est que le Christ habite et demeure en nous toujours et en toutes circonstances, quoi qu’il arrive autour de nous.
La crise de la Covid-19 nous impose un rythme quotidien que nous ne contrôlons pas. Mais ce que cette maladie ne contrôle pas, c’est l’espérance en nous, que nous appelons le Dieu de Jésus-Christ, qui a vécu et qui est mort comme tout autre être humain, mais qui est ressuscité au nom du pardon et de l’espérance, de la miséricorde et de la compassion. Dans la 4e semaine des Exercices spirituels, quand nous ployons encore sous le poids de la souffrance et de la crucifixion de la 3e semaine, nous demandons la grâce d’avoir part à la joie de Jésus et de nous unir à lui dans la promesse qu’apporte la résurrection. Ainsi, à Pâques cette année plus qu’à aucunes Pâques dont nous puissions nous souvenir, nous avons besoin de rechercher cette grâce qui DOIT se trouver là, au milieu de l’incertitude qu’engendre notre situation actuelle. Comme l’écrit Paul, « si le Christ n’est pas ressuscité, notre proclamation est sans contenu, votre foi aussi est sans contenu » (1 Corinthiens 15,14).
La pandémie peut affecter nos vies pour plusieurs mois encore, mais nous avons le devoir de chercher autour de nous des gages d’optimisme.Nous pouvons commencer, comme Ignace le fait toujours, par exprimer notre gratitude pour tous ceux et celles qui continuent de travailler en exposant leur bien-être et leur santé : le personnel médical, les équipes de nettoyage et les éboueurs, les employés des épiceries et des pharmacies, les cuisiniers et les livreurs des restaurants, les travailleurs des transports en commun et, oui, nos élus qui s’élèvent au-dessus de l’individualisme et de l’égoïsme de notre génération pour redécouvrir le sens du service du bien commun. Et pour vous tous, chacun, chacune à sa façon, dans vos communautés et vos familles, qui vous soutenez les uns les autres par des appels téléphoniques et des messes en ligne. Autant de signes de la douce lumière de l’aube qui perce à l’horizon avant même que paraisse le soleil d’un jour nouveau.
Alors, en célébrant Pâques 2020, continuons de nous entraider et de chercher à approfondir les grâces que nous recevons déjà pour mieux tirer les leçons de nos problèmes actuels et poursuivre la transformation que la pandémie apporte à notre monde.
Ad majorem Dei gloriam – AMDG
Erik Oland, S.J. Provincial