Nous avons, dans les dernières semaines, fait un retour sur le rassemblement de plusieurs membres de la province à l’événement Pèlerins ensemble, un joyeux rassemblement avec Ignace de Loyola, qui s’est tenu à Midland en juillet dernier. Voici les éléments qui sont ressortis des divers témoignages, à la lumière du document de discernement apostolique de la province.
En résumé, ce premier rassemblement de la nouvelle province des Jésuites du Canada a été un rappel et une confirmation de l’importance de travailler en collaboration à la mission jésuite et de « marcher avec » vers les quatre préférences apostoliques universelles.
Pour plus d’humilité
Dans le document Pèlerins ensemble, on lit : « Vers la fin de la consulte élargie […] une image a surgi qui a semblé capturer certains éléments essentiels de notre réflexion et de nos échanges : celle du pèlerinage. Pour nombre de jésuites dans la salle, cette image évoquait l’humilité, la pauvreté et la confiance en Dieu seul du pèlerinage que nous avions fait au noviciat ou au troisième an. »
Le besoin de cet esprit d’humilité qui nous anime comme province, comme pèlerins marchant avec, a été soulevé plusieurs fois. Avec l’expression d’une Église humiliée, d’une Église blessée à cause des comportements de certains de ses membres et la fragilité de l’Église, comme l’a remarqué le P. Lissaint Antoine, SJ, Secrétaire provincial des Jésuites du Canada, « on doit prendre conscience que nous sommes fragiles et que comme personnes de foi, cette fragilité nous donne l’occasion, je dirais, de nous confier davantage, de faire confiance davantage, d’approfondir notre foi. »
En plus de la messe quadrilingue présidée par le supérieur des jésuites d’Haïti, Jean-Denis Saint-Félix, le panel improvisé de personnes ayant vécu divers événements du pèlerinage pénitentiel papal a été l’un des moments les plus marquants de la rencontre. En effet, cette discussion a ouvert les yeux des participants sur la manière dont plusieurs personnes autochtones ont vécu le pèlerinage et les excuses du Pape, mais aussi sur le besoin criant de cheminer avec les peuples autochtones.
En effet, cette discussion a ouvert les yeux des participants sur la manière dont plusieurs personnes autochtones ont vécu le pèlerinage et les excuses du Pape, mais aussi sur le besoin criant de cheminer avec les peuples autochtones.
Un esprit de collaboration
Comme l’a mentionné Jaeison Monteiro, SJ, et Pèlerins ensemble, les laïques sont importants pour la mission jésuite et partagent cette mission. Tevfik Karatop, chargé de projet au Service jésuite des réfugiés, a justement vu les « gens embrasser leur vocation, que ce soit en tant que jésuite ou en tant que laïque », et cela l’a marqué. Annette Marie Mallay, Head of Administration, Ignatian Identity and Student Formation à St. Bonaventure’s College, a aussi apprécié cet esprit de rencontre du corps ignatien. Elle a pu renouer « avec des Ignatiens qui ont les mêmes valeurs, la même mission, les mêmes expériences. » La rencontre à Midland, où laïques et consacrés, hommes et femmes, ont pu partager ensemble, était clairement dans l’esprit du document de discernement apostolique de la province.
La collaboration s’est entre autres vue dans l’hospitalité et les discussions sincères qui ont eu lieu entre tous les invités.
Pèlerins ensemble, en revenant sur la démarche qui a mené au document final, explique aussi que : « Pendant le processus de discernement, plusieurs ont souligné la franchise, la vulnérabilité et la confiance qui ont caractérisé nos conversations. Nous avons tout lieu d’en être vraiment reconnaissants. En conséquence, en effet, nous recueillons une évaluation réaliste de la situation qui est la nôtre, de nos limites, mais aussi de la façon dont l’Esprit incarne déjà les PAU parmi nous. » Ce même esprit de confiance et de conversations franches s’est retrouvé à Midland. « L’Esprit saint était là », a souligné Scott McMaster, directeur du Bureau de développement des Jésuites du Canada. La collaboration s’est entre autres vue dans l’hospitalité et les discussions sincères qui ont eu lieu entre tous les invités. Le P. André Brouillette, SJ, présentant avec d’autres diverses perspectives de l’Église future, a d’ailleurs insisté sur le fait que nous sommes appelés à être toujours davantage en collaboration.
Conclusion
« L’image du pèlerinage apostolique transforme la décroissance de nos moyens : de problème à surmonter, elle devient un don, une grâce qui allège notre fardeau et nous garde attentifs aux signes qui nous indiquent le chemin avec Jésus en mission. En pèlerinage, nous sommes des mendiants qui dépendons de la bonté des autres et qui apprenons des autres la bonté de Dieu. Le pèlerin peut découvrir la direction qu’il ou elle est appelé.e à suivre immédiatement, mais n’a qu’une idée générale de sa destination. En pèlerinage, la tentation, c’est d’arriver à découvrir l’ensemble de l’itinéraire pour essayer de le contrôler; la consolation, elle, se vit dans la disponibilité, dans le fait d’accepter de faire un petit pas dans la direction qu’on nous indique. Pour les pèlerins que nous sommes, la société laïque (sécularisée) est le don, la grâce d’un espace où cheminer. » – Pèlerins ensemble.
La rencontre à Midland a permis de cheminer un peu plus vers les préférences apostoliques universelles. Mais beaucoup reste à faire : « nous devons faire plus, et nous devons travailler à la vérité et à la réconciliation », a d’ailleurs mentionné Mme Mallay. Et comme Rosella Kinoshameg, DOS, a dit : « les discours du Pape ne sont même pas le premier pas vers la réconciliation, il a simplement levé le pied; nous devons déposer ce pied et continuer d’avancer (The speak from the Pope was not even a first step, he just lifted his foot. We need to put the feet down and walk) ».