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« Dieu est toujours avec moi » : un parcours ignatien d’ouverture et de résilience

Naviguant au travers des complexités du monde, Jaeison Monteiro, SJ, un jésuite indien qui étudie actuellement au Canada, partage ses idées sur la manière de vivre ignatienne. Ses expériences, marquées par l’ouverture et la résilience, mettent en lumière l’essence de la spiritualité ignatienne. En lisant son histoire, vous y trouverez peut-être des échos de votre propre parcours, et peut-être une nouvelle perspective pour faire face aux défis de la vie.

Que signifie être ignatien aujourd’hui (voir les articles de la série ici et ici) ? Jaeison pense que la spiritualité ignatienne est un cadeau pour ceux qui cherchent à apprendre de leur expérience et à suivre leur cœur. Selon lui, être ignatien, c’est être ouvert à la grâce de Dieu : « Dieu est toujours avec moi, quels que soient les défis, les circonstances ou les problèmes auxquels je suis confronté. »

Qu’est-ce que cela signifie pour vous d’être ignatien ?

Le premier aspect est d’être ouvert aux grâces. J’ai vécu dix ans comme jésuite dans la Compagnie de Jésus et j’ai expérimenté de nombreuses grâces de Dieu, depuis mon noviciat jusqu’à aujourd’hui (dernière étape de la formation avant le sacerdoce). J’ai pu recevoir ces grâces uniquement parce que j’étais ouvert. J’ai gardé mon esprit et mon cœur ouverts. Donc la première chose que je dirais, c’est qu’être ignatien signifie être ouvert à la grâce de Dieu.

Le deuxième aspect est d’être ouvert aux opportunités. Les jésuites offrent de nombreux types d’opportunités. Au cours des dix dernières années, j’ai pu voyager dans mon pays d’origine, l’Inde, pour m’engager dans des missions spécifiques, avant de partir au Canada pour explorer la culture, apprendre l’anglais, approfondir ma spiritualité et aider les gens.

Le troisième aspect est d’être ouvert aux défis. J’ai dû relever de nombreux défis, tout d’abord en ce qui concerne mon anglais, une langue que j’ai apprise en partant de zéro. Les gens se moquaient de moi, je me sentais mal, mais j’ai surmonté ces difficultés. Plus tard, au cours de ma formation, j’ai rencontré de nouvelles cultures, de nouvelles langues, de nouvelles personnes. Il y avait donc beaucoup de défis à relever. Mais Dieu m’a donné les grâces nécessaires pour les surmonter.

D’après votre expérience, quelle valeur ignatienne est unique ?

Le sens de la responsabilité, je pense. La liberté avec la responsabilité. En tant que jésuite, j’ai beaucoup de liberté, mais en fin de compte, je suis responsable de ce que je fais.

Pensez-vous que la spiritualité ignatienne est toujours importante dans un monde séculier ?

Je pense que la spiritualité ignatienne est importante. Je l’ai constaté à Goa, une société plus catholique où la foi est toujours vivante. J’ai aidé un centre de retraite pendant environ un an, et je me souviens que de nombreuses personnes cherchaient à découvrir la spiritualité ignatienne, elles voulaient chercher Dieu en toutes choses. Beaucoup de personnes qui venaient pour des retraites ou des séminaires souhaitaient qu’on leur parle d’Ignace. Pour Ignace, l’expérience de vie prime sur la connaissance livresque. C’est pourquoi, lorsque nous donnions des ateliers, nous parlions avec le cœur, et non avec la tête.

Enfin, pouvez-vous nous parler d’un moment qui a été très important pour vous en ce qui concerne la spiritualité ignatienne ?

Je me souviendrai toujours de l’une des expériences de mon noviciat, le pèlerinage à pied. Avec un compagnon, nous avons marché du noviciat au sanctuaire de saint François Xavier, soit environ 145 kilomètres. Nous avons marché sans nourriture, sans cellulaire, en nous en remettant entièrement à Dieu. Nous avons dû mendier de la nourriture. Pas d’auto-stop, rien. Il nous a fallu presque trois jours pour atteindre le sanctuaire.

Le premier jour du voyage, lorsque je suis allée mendier, j’étais très nerveux, car je n’avais jamais eu à mendier de ma vie. J’avais peur que les gens me rejettent, mais cela ne s’est produit qu’une seule fois. Après avoir été rejeté, je suis allé mendier de la nourriture dans une autre maison à quelques kilomètres de là, et ils ne m’ont pas rejeté. J’ai été béni. Dieu m’aidait à mendier.

À la fin du voyage, j’étais le seul à ne pas avoir d’ampoules. J’ai vraiment fait l’expérience que Dieu marchait avec moi et me donnait de la force quand j’étais fatigué. En fait, je n’ai jamais été fatigué. Chaque fois que je commençais à faiblir, je récitais simplement le chapelet, et cela me donnait de la force. C’est une expérience qui restera à jamais gravée dans ma mémoire, une expérience que je chérirai toujours.

Dieu est toujours avec moi, quels que soient les défis, les circonstances ou les problèmes auxquels je suis confronté. Dieu est avec moi, il marche avec moi.