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News Story

By Rose-Marie Guzzo 

Dans les premiers temps de l’Église, les femmes diacres étaient bel et bien ordonnées, comme les hommes, mais leurs fonctions dans l’Église étaient différentes. C’est ce que nous ont appris la semaine dernière deux des membres de la Commission sur le diaconat féminin instituée en juin 2018 par le pape François. Phyllis Zagano de l’Université Hofstra à New York et le Père Bernard Pottier SJ de l’Institut d’Études théologiques à Bruxelles, prenaient la parole publiquement pour la première fois dans le cadre d’un colloque à l’Université Fordham à New York. Les deux chercheurs ont aussi accordé un entretien à la revue America Magazine.

En août 2016, le pape François avait institué une Commission officielle d’étude sur le diaconat féminin qui avait pour mandat d’étudier le rôle des diaconesses dans l’Église primitive et de réfléchir à la possibilité de restaurer cette pratique.

Des femmes diacres ont existé aux premiers temps du christianisme. On le sait. Mais quelles fonctions les diaconesses exerçaient-elles exactement et quelle était la nature de leur ordination? C’est à ces questions, notamment, que devait répondre la Commission paritaire mise sur pied par le chef de l’Église catholique.

Selon les deux spécialistes, les femmes diacres administraient le sacrement du baptême et celui de l’onction aux femmes malades. Elles portaient également la communion aux femmes malades, ce que les hommes ne faisaient pas.

La décision du Saint Père de créer la commission est historique, puisqu’elle était paritaire, composée six hommes et six femmes, tous théologiens.

Polarisant, le débat sur la place des femmes dans l’Église est récurrent depuis le Concile Vatican II (1962-1965). En restaurant le diaconat permanent pour les hommes, Vatican II a engagé une réflexion sur les femmes diacres, mais rien n’a encore été fait. Le Père général Arturo Sosa a donné son appui à un rôle accru des femmes dans l’Église catholique. D’ailleurs, le 8 mars 2018, journée internationale de la femme, les Jésuites ont accueilli dans leur propre Curie à Rome une conférence donnée par des féministes catholiques. Organisée par le collectif Voices of Faith, cette conférence avait été ignorée par le Vatican.

Lors de sa visite officielle au Canada en mai dernier, le Père Sosa a réaffirmé l’engagement des Jésuites pour une participation accrue des femmes dans l’Église. D’ailleurs, l’un des éminents chercheurs à la Commission pontificale, le Père Pottier, est lui-même jésuite.

L’ouverture du pape François à la possibilité de restaurer le diaconat pour les femmes pourrait représenter un virage historique pour l’Église catholique. Mais Mme Zagano et le Père Pottier ne savent pas trop ce que le Vatican fera du rapport. La Commission du Vatican n’avait pas pour tâche de faire des recommandations au pape, mais bien de se pencher sur le diaconat féminin durant les premiers siècles de l’Église catholique.

Mme Zagano espère que l’Église avancera sur cette question. « L’Église ne peut se priver de ce dont elle a besoin […] soit davantage de ministres du culte ».

Pour l’entretien accordé à America Magazine, cliquez ici.

Pour le colloque qui s’est tenu à l’Université Fordham, cliquez ici.

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