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Story

Dans la Province jésuite du Canada, notre mission est d’adopter l’approche ignatienne de l’accompagnement spirituel comme modèle pour tous les types de ministères. Guidés par les principes décrits dans Pèlerins ensemble, le document de planification apostolique de notre province, nous réfléchissons dans cet article au rôle de l’accompagnement dans nos efforts de réconciliation avec les peuples autochtones et examinons comment les mêmes principes peuvent être appliqués à notre travail plus large dans tous les secteurs apostoliques : justice, éducation, analyse sociale, et au-delà. Voyons comment l’accompagnement spirituel peut renforcer notre quête collective d’un monde plus juste et approfondir les efforts de nos différents ministères.

photo: Michael Swan

« Comme assistant pour le secteur social, j’aimerais jouer un rôle comme celui d’un accompagnateur spirituel, c’est-à-dire d’écouter un peu, d’essayer d’écouter les mouvements spirituels collectifs et dans le secteur. » Peter Bisson, SJ, est assistant provincial pour la justice, l’écologie et les relations avec les peuples autochtones. Il donne ici sa contribution à la série sur l’approche ignatienne d’accompagnement spirituel (voir les premiers textes ici, ici et ici).

Un des signes du temps dans la province du Canada est le mouvement de réconciliation avec les peuples autochtones : dans ce mouvement, les jésuites doivent apprendre à passer du statut de protagoniste à celui d’allié, apprendre à faire face aux réactions par rapport à l’histoire jésuite au Canada, et enfin apprendre à soutenir les initiatives des Autochtones catholiques.

Que sont les signes des temps dans le secteur social?

L’Église parle, comme les Écritures, des signes des temps. J’ai une théorie sur l’interprétation ignatienne des signes des temps : ce sont de grands mouvements au niveau de la société, de la culture; des mouvements spirituels où les gens travaillent avec ou contre les mouvements de l’Esprit dans le monde. Ainsi, seule la coopération provoque la consolation, la résistance provoque au contraire la désolation collective.

Et pour moi, un des mouvements de consolation dans la province est la réconciliation avec les Autochtones, à laquelle on travaille plus particulièrement depuis la CVR.

Mon espoir est donc d’essayer d’écouter ces mouvements, de les intégrer, puis de les interpréter comme des infiltrations de l’Esprit-Saint, des invitations à participer à ces mouvements. Et pour moi, un des mouvements de consolation dans la province est la réconciliation avec les Autochtones, à laquelle on travaille plus particulièrement depuis la CVR.

Le fait d’accompagner la société peut-il nous changer aussi?

Oui. Un aspect important et peut-être même principal de ce mouvement de consolation est notre propre transformation : nous ne sommes pas des protagonistes dans l’histoire du rapport entre jésuites et Autochtones, mais des alliés qui appuient et apprennent. Moi, je vis aussi ces transformations, alors il y a un lien entre ma transformation personnelle par le travail de réconciliation et la transformation de la province.

Et quand je dis province, je ne veux pas dire seulement les jésuites, mais aussi tous les partenaires, inspirés par la spiritualité ignatienne et la mission de la Compagnie de Jésus.

Regarder en face l’histoire de la Compagnie de Jésus dans ses relations avec les Autochtones peut susciter de l’humiliation. Comment réagir?

Le courage de prendre le risque d’être humilié est un aspect essentiel au travail pour la réconciliation et pour notre propre transformation de protagonistes en alliés. L’humiliation vient de la reconnaissance de notre participation et de celle de l’Église dans la colonisation. Un autre aspect d’humiliation ne vient pas directement de notre action historique, mais du fait d’être en rapport avec des personnes qui souffrent de traumatismes historiques. On doit accepter ces réactions, ainsi que les critiques qui viennent de notre passé et des séquelles actuelles de notre passé.

Pour moi, la grâce principale de notre travail collectif de réconciliation est l’humilité provoquée par l’humiliation ainsi que la vulnérabilité à la base du courage de prendre le risque d’humiliation. C’est d’ailleurs une grâce de la troisième semaine dans les Exercices spirituels.

Et comment accompagner les personnes autochtones dans l’approche ignatienne?

Et quand je dis province, je ne veux pas dire seulement les jésuites, mais aussi tous les partenaires, inspirés par la spiritualité ignatienne et la mission de la Compagnie de Jésus.

En acceptant d’être des alliés des peuples autochtones dans leur projet d’autodétermination, surtout pour les autochtones catholiques qui commencent à assumer leur place dans l’Église comme Autochtones et comme catholiques. Ils ont beaucoup à apporter, des dons spirituels à partager avec l’Église. Comme Compagnie de Jésus et jésuites, on peut offrir un espace où les catholiques autochtones peuvent, j’espère, se sentir un peu plus à l’aise pour expérimenter ces nouvelles forces qui commencent à s’exprimer.

 

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