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Story

Par Fannie Dionne

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Les travailleurs des plantations de thé travaillent 8 heures par jour pour un maigre salaire (environ 83 $ canadiens par mois) qui sert à payer la nourriture, les provisions, les vêtements et l’éducation des enfants. Ils sont souvent privés d’un salaire équitable et de l’accès aux avantages légaux. De plus, ils sont parfois contraints de devenir des travailleurs sous contrat, vivant dans les plantations de thé de génération en génération en étant totalement dépendants des propriétaires des plantations. Leur vie se limite à la routine du travail dans les plantations, suivie des travaux ménagers et du soin des enfants et de la famille. « C’est pourquoi les habitants de nos jardins de thé sont incapables de s’offrir une éducation de qualité et de briser le cycle de la pauvreté », écrit Nishita Lakra, organisatrice communautaire pour le Human Life Development and Research Center (HLDRC). 

« À un moment, jétais très pauvre, mais un père jésuite nous a aidés dans notre enfance. Il nous a aidés à nous épanouir en tant que personnes, et maintenant je suis une femme forte qui essaie d’influencer de la même manière les autres femmes », explique Samapti Chettri. Elle est aujourd’hui formatrice pour les groupes d’entraide du HLDRC, une organisation jésuite lancée en 2013 qui s’attaque aux injustices auxquelles sont confrontés les travailleurs des plantations de thé à Darjeeling, en Inde. Le HLDRC se met au service des personnes les plus vulnérables du district de Darjeeling ; à la manière ignatienne, il travaille à la racine des inégalités et de l’oppression pour être un véritable acteur de changement social. Les petits collectifs organisés dans les communautés locales, composés principalement de femmes travaillant dans les plantations de thé, ont révolutionné la vie des participantes. 

Le HLDRC se met au service des personnes les plus vulnérables du district de Darjeeling ; à la manière ignatienne, il travaille à la racine des inégalités et de l’oppression pour être un véritable acteur de changement social.  

« L’industrie du thé, bien qu’elle contribue largement à l’économie provinciale et locale de la région, n’a pas profité de la même manière aux communautés des plantations de thé qui l’ont fait vivre pendant plus de 150 ans », souligne le père Lalit Tirkey, SJ, qui a été directeur du HLDRC pendant de nombreuses années. Germina Minj, par exemple, explique qu’avec son maigre salaire, elle n’avait même pas assez d’argent pour acheter du riz au marché. Il fallait briser le cycle de la pauvreté. 

photo : Human Life Development and Research Center Facebook page

Les jésuites de la province de Darjeeling au Bengale-Occidental luttent donc pour améliorer la vie des femmes et de leur famille. Leurs efforts pour apporter un réel changement dans la société comprennent la sensibilisation des travailleurs des plantations de thé privés à leurs droits, la défense de leurs intérêts auprès du gouvernement, l’accès à l’éducation et d’autres sources de revenus, ainsi que l’accompagnement des travailleurs dans leur lutte pour une vie meilleure.  

Avec l’aide de Canadian Jesuits International (CJI), HLDRC a lancé, entre autres programmes, la possibilité pour les travailleurs du thé de gagner leur vie par d’autres moyens. Le nombre de groupes d’entraide n’a cessé de croître. « L’une des raisons de l’augmentation spectaculaire du nombre de groupes est que le HLDRC offre des possibilités d’explorer des moyens différents et multiples de poursuivre ou de compléter les moyens de subsistance », explique Tirkey. 

« L’une des raisons de l’augmentation spectaculaire du nombre de groupes est que le HLDRC offre des possibilités d’explorer des moyens différents et multiples de poursuivre ou de compléter les moyens de subsistance. » 

photo : Human Life Development and Research Center Facebook page

Avec d’autres femmes, Minj a ainsi fondé un groupe d’entraide, demandant à chacune une cotisation mensuelle. « Très vite, on a économisé une somme conséquente d’argent, et on s’est donc réunies pour décider de ce que nous ferions avec le groupe », explique-t-elle. Le groupe a décidé de demander un emprunt à la banque pour pouvoir ouvrir un magasin sur une parcelle de terre. Mais il fallait encore plus d’argent. D’autres personnes leur ont donné une chèvre et une vache, ce qui a permis de créer une autre source de revenus par la vente de la chèvre et du lait de la vache.  

Les groupes d’entraide peuvent soutenir des initiatives plus personnelles de leurs membres. Ainsi, Christina Sore, qui vit avec sa famille de 8 personnes, fait partie du groupe de KIaramtoli. Grâce aux cotisations des membres, le groupe a pu obtenir un emprunt d’une banque pour soutenir les femmes. Avec 30 000 roupies (environ 500 $ canadiens), Sore a pu démarrer une petite entreprise. « Avec cette somme, j’ai ouvert un magasin — Sharan Telecom — [qui est équipé] d’une machine Xerox et d’autres petites machines. Le HLDRC dirigé par les jésuites m’a aussi aidée dans la mise en place du magasin. » 

Certains groupes offrent de la formation : des cours d’anglais, d’informatique de base, de couture, de tissage et même d’élevage de bétail, qui donnent aux gens davantage de possibilités de trouver du travail en dehors des plantations. Par exemple, Jhana Burman apprend à produire sur mesure différents types de vêtements. « J’aime bien l’ambiance ici. La professeure est toujours là pour nous aider. Une fois que je serai suffisamment formée, j’ouvrirai un petit magasin pour que je puisse aider ma famille avec les dépenses mensuelles. Et je formerai aussi les autres pour qu’ils puissent aussi faire quelque chose de leur vie. » 

Les prêts et les compétences que les femmes acquièrent les aident à créer de petites entreprises. « On donne des formations dans les environs du village, particulièrement pour aider et soutenir les femmes. On leur explique comment commencer une entreprise en fonction de leurs connaissances et de leurs champs d’intérêt. On leur montre aussi comment améliorer leur niveau de vie. Nous leur montrons comment avoir à la fois une entreprise et une vie à la maison », souligne Chettri. 

« On donne des formations dans les environs du village, particulièrement pour aider et soutenir les femmes. » 

Certains groupes se sont également lancés dans la sensibilisation de leurs communautés dans des domaines tels que la santé et l’hygiène, les soins maternels, l’action environnementale et la campagne contre le trafic d’êtres humains. 

« Le soutien aux moyens de subsistance est donc un effort holistique et multiforme pour la HLDRC et les communautés des plantations de thé », termine Tirkey. « Les personnes confrontées à des difficultés de subsistance n’ont parfois besoin que d’une petite aide — un lopin de terre, un microcrédit, des semences, une formation, des conseils — pour améliorer considérablement leur vie. »  

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